Délégué(e) général(e) (EEDF)

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Le ou la délégué(e) général(e) des Éclaireuses Éclaireurs de France (EEDF) est le ou la principal(e) responsable exécutif du mouvement des EEDF. Créé(e)s en 1964 par la fusion de plusieurs associations (les Éclaireurs de France, la Fédération française des éclaireuses – branche laïque – et les Éclaireurs Français), l’association s’est dotée dès sa fondation d’une gouvernance unifiée et paritaire, faisant coexister au sommet dirigeants féminins et masculins[1]. Le poste de délégué général, initialement appelé commissaire général(e) jusqu’en 1979, est une fonction de direction salariée chargée de piloter le scoutisme laïque au niveau national. Le ou la délégué(e) général(e) met en œuvre au quotidien les orientations décidées par les instances élues, en particulier le Comité directeur et le bureau national, dont il est membre de droit avec voix consultative. Sous le contrôle du président et du comité directeur, il assure la gestion courante de l’association et la coordination de ses activités éducatives à l’échelle du pays.

Rôles et Responsabilités[modifier | modifier le wikicode]

Au sein des EEDF, le ou la délégué(e) général(e) est la direction exécutive de l’association. À ce titre, il ou elle assiste aux réunions du Comité directeur et du Bureau national, avec une voix consultative dans les décisions stratégiques​. Il ou elle est chargé(e) de mettre en œuvre les politiques définies par ces instances, veillant au bon fonctionnement des groupes locaux, à l’organisation des activités (camps, formations, événements nationaux) et à l’application du projet éducatif au quotidien. Le ou la délégué(e) général(e) encadre l’équipe nationale salariée et joue un rôle de représentation de l’association auprès de divers partenaires (institutions de jeunesse, autorités de tutelle, réseaux du scoutisme, etc.). Il est fréquemment l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics pour les questions de scoutisme laïque et d’éducation populaire.

Historiquement, le terme de commissaire général était employé jusqu’à la fin des années 1970 pour désigner cette fonction héritée des anciennes associations. En 1979, sous l’impulsion de François Baize alors en fonction, le mouvement abandonne le titre de commissaire pour celui de délégué général, marquant une évolution dans la culture interne​. Ce changement terminologique s’accompagne de la confirmation du statut professionnel du poste : le ou la délégué(e) général(e) est un(e) cadre salarié(e) de l’association, et non un(e) dirigeant(e) bénévole, contrairement à la personne présidente (qui, elle, est élue parmi les membres bénévoles). Ce duo président(e) (bénévole) – délégué(e) général(e) (salarié(e)) assure une direction bicéphale de l’association, combinant gouvernance démocratique et gestion opérationnelle.

Historique des titulaires depuis 1964[modifier | modifier le wikicode]

Depuis 1964, le poste de délégué général (et commissaire général avant 1979) a été occupé par diverses personnalités marquantes du scoutisme laïque français. Ces responsables, issus soit des rangs de l’association elle-même, soit d’autres mouvements ou de la sphère de l’éducation, ont chacun contribué à orienter les EEDF à travers les défis de leur époque. On retrace ci-dessous, par ordre chronologique, la liste des délégués généraux des EEDF et les principaux éléments de contexte de leurs mandats.

Jean Estève (1961–1969)[modifier | modifier le wikicode]

Jean Estève est le premier commissaire général de l’histoire des EEDF, prenant la tête du mouvement au moment de sa création en 1964. Ancien commissaire général des Éclaireurs de France dès 1961, il est l’artisan de l’unification du scoutisme laïque féminin et masculin au sein des EEDF​. Pendant son mandat, il œuvre également pour le retour des EEDF au sein des instances internationales du scoutisme, obtenant la reconnaissance de l’Association Mondiale des Guides et Éclaireuses (AMGE) et de l’Organisation Mondiale du Mouvement Scout (OMMS) pour le nouveau mouvement unifié. Sous sa direction, les EEDF traversent les bouleversements de la fin des années 1960, marqués notamment par les événements de Mai 68 qui secouent la jeunesse française. Jean Estève doit faire face aux remises en question internes que ces événements provoquent dans le scoutisme laïque, entre désir d’innovations pédagogiques et respect des traditions. Il quitte ses fonctions en 1969, au terme de huit années durant lesquelles il a posé les bases de la coéducation et de l’ouverture de l’association vers l’extérieur. Son successeur est Pierre Bonnet, élu lors de l’assemblée générale de 1969.

Pierre Bonnet (1969–1972)[modifier | modifier le wikicode]

Pierre Bonnet assure la fonction de commissaire général de 1969 à 1972, une période réputée difficile pour les EEDF. Instituteur de formation et permanent du mouvement depuis le début des années 1960, Pierre Bonnet prend les rênes alors que l’association est fragilisée par des conflits de générations et des conceptions divergentes du scoutisme apparues après 1968​. Son mandat est principalement marqué par l’effort d’éviter l’éclatement du mouvement face à ces tensions internes. Il s’attache à maintenir l’unité des EEDF en conciliant les différentes tendances éducatives de l’époque, allant des partisans d’un scoutisme plus traditionnel à ceux prônant des approches radicalement novatrices. C’est également sous sa direction qu’est préparée une vaste réflexion interne pour refonder le projet associatif : pressentant la nécessité de réformer l’organisation, il soutient l’idée de convier l’ensemble des membres à des Assises nationales visant à redéfinir les orientations du mouvement. En mai 1972, à la veille de ces Assises, Pierre Bonnet démissionne de son poste, laissant une association en quête de renouveau. Son départ s’inscrit dans une transition pilotée par la nouvelle présidence de Pierre François, qui lance effectivement les Assises d’Avignon en 1974 pour repenser le scoutisme laïque.

Claire Mollet (1972–1974) – premier mandat[modifier | modifier le wikicode]

Claire Mollet lui succède en 1972, devenant ainsi la première femme à occuper la fonction de commissaire générale des EEDF. Issue de la Fédération française des éclaireuses (FFE) où elle a dirigé un centre de formation dans les années 1940, Claire Mollet s’était engagée dès 1964 dans les instances nationales des EEDF, convaincue de la valeur de la coéducation​. Son court premier mandat (1972-1974) se déroule en pleine période de débats intenses sur l’orientation du mouvement. Elle accompagne la tenue des Assises d’Avignon de 1974, grande consultation participative qui réunit les acteurs du mouvement afin de décider des réformes à mener. Ces Assises visent à apaiser les tensions internes accumulées depuis la fin des années 1960 et à adapter le scoutisme laïque aux évolutions de la société. Durant ce premier mandat, Claire Mollet s’appuie sur un adjoint, Émile Gagnon, commissaire général adjoint, qui l’aide notamment sur le plan de l’animation pédagogique. Les conclusions des Assises de 1974, assez novatrices, divisent toutefois les membres du Comité directeur, et lors de l’assemblée générale qui suit, des responsables porteurs de tendances très différentes sont élus. Face à ce résultat et au climat conflictuel qu’il révèle, Claire Mollet quitte son poste en 1974. Pendant l’intervalle qui suit, aucune personnalité n’occupe formellement le rôle de commissaire général : une équipe nationale collégiale, incarnant les orientations issues des Assises, assure la gestion du mouvement de 1974 à 1976.

Période de transition (1974–1977)[modifier | modifier le wikicode]

L’après-1974 est une période de gouvernance atypique pour les EEDF. À la suite des Assises d’Avignon, le mouvement tente de mettre en œuvre des modes de fonctionnement plus collectifs et expérimentaux. Le poste de commissaire général est laissé vacant, tandis qu’un collège de responsables nationaux (souvent désignés comme l’« équipe nationale ») conduit l’association. Cette période voit la mise en application des réformes décidées en 1974, mais également la persistance de clivages internes. Le mouvement oscille entre une volonté de démocratisation interne et les difficultés concrètes de gestion sans direction individuelle clairement identifiée. En 1975, un nouveau président, Antoine Sassine, est élu, puis en 1977 Jean-René Kergomard lui succède à la tête du Comité directeur​. Constatant la nécessité de stabiliser la situation, Kergomard décide de rappeler Claire Mollet pour remettre de l’ordre dans l’organisation et réconcilier les différentes tendances.

Claire Mollet (1977–1979) – second mandat[modifier | modifier le wikicode]

À la demande du président Jean-René Kergomard, Claire Mollet reprend du service en 1977 en tant que commissaire générale. Son retour marque une phase d’apaisement et de reconstruction après les années d’expérimentations tumultueuses. Forte de son expérience, elle parvient en quelques années à resserrer les liens internes et à relancer des projets fédérateurs. En 1978, elle impulse notamment le lancement du centre de Bécours, un grand centre national de campisme dans l’Aveyron, destiné à devenir un lieu emblématique pour les activités et rassemblements des Éclaireuses et Éclaireurs de France​. Ce projet, aboutissement de réflexions entamées dès le début des années 1970, dote le mouvement d’une base de plein air importante pour ses camps d’été, ses formations et ses événements nationaux. Sous la conduite de Claire Mollet, les EEDF retrouvent progressivement un fonctionnement plus stable : les effectifs se réorganisent, et les orientations pédagogiques sont clarifiées en trouvant un équilibre entre l’héritage du scoutisme laïque et les innovations issues des Assises. Au congrès de l’automne 1979, Claire Mollet quitte définitivement ses fonctions, après avoir accompagné la transition vers de nouvelles structures. C’est en effet lors de ce congrès de 1979 que le terme de délégué général est entériné pour remplacer celui de commissaire général, entérinant le changement de génération et de style de management au sein de l’association.

François Baize (1979–1982)[modifier | modifier le wikicode]

François Baize est nommé délégué général en septembre 1979, inaugurant officiellement l’intitulé nouveau du poste​. Professeur de collège en région parisienne, François Baize était une figure active du mouvement depuis les années 1960 : il avait notamment été commissaire national des aînés (branche aînée des EEDF) dès 1968 et organisé un rassemblement national controversé à Cantobre la même année. Son parcours interne avait connu un revers en 1972 lorsque, après la démission de Pierre Bonnet, il avait été écarté par le Comité directeur et relégué à un poste régional, en raison des dissensions politiques internes. Son accession à la délégation générale en 1979 symbolise donc un certain retour en grâce et l’acceptation par le mouvement d’idées qu’il portait précédemment. En effet, François Baize était perçu par une partie des cadres EEDF comme appartenant au « camp révolutionnaire » durant les années 1970, c’est-à-dire le courant réformateur issu de Mai 68. Devenu délégué général, il met en œuvre les résolutions des Assises d’Avignon et poursuit la modernisation pédagogique. Il institutionnalise la parité dans l’équipe nationale et dans les instances (prolongeant l’esprit de 1964 qui voulait une coresponsabilité hommes-femmes) et officialise l’abandon du terme de commissaire dans tout le vocabulaire interne. Son mandat est marqué par la volonté de concilier l’héritage laïque traditionnel des Éclaireurs de France avec les aspirations nouvelles de la jeunesse des années post-68, ainsi que par le renforcement des liens avec le secteur de l’éducation populaire. Il quitte ses fonctions en 1982.

Daniel Auduc (1982–1986)[modifier | modifier le wikicode]

Daniel Auduc, instituteur de profession né en 1954, prend la succession en 1982​. Âgé d’une trentaine d’années à sa nomination, il appartient à une génération plus jeune de responsables laïques. Au sein des EEDF, Daniel Auduc s’était illustré en tant que responsable local (chef de groupe à Chalon-sur-Saône) puis permanent national dès 1978, s’occupant notamment des relations internationales de l’association. Son profil est marqué par un fort engagement dans le domaine de la jeunesse au-delà du scoutisme : durant son mandat de délégué général, il siège comme représentant des EEDF dans diverses instances, par exemple en tant que président du COGEDEP et vice-président du CNAJEP, organismes réunissant les acteurs de la jeunesse et de l’éducation populaire en France. Sous sa direction, les Éclaireuses et Éclaireurs de France poursuivent leur adaptation aux évolutions de la société des années 1980. Le mouvement fait face à une baisse des effectifs et cherche à se moderniser pour attirer une nouvelle génération de jeunes. Daniel Auduc travaille à consolider la situation financière de l’association et à renforcer la formation des cadres bénévoles, tout en maintenant la ligne laïque et l’ouverture sociale du scoutisme EEDF. Après quatre années à la tête de l’association, il quitte son poste en 1986 pour se consacrer à d’autres engagements, notamment syndicaux et politiques : il s’investira par la suite au Parti socialiste et comme élu local en Saône-et-Loire.

François Daubin (1987–1990)[modifier | modifier le wikicode]

François Daubin occupe la fonction de 1987 à 1990​. Né en 1947, il est initialement un éducateur spécialisé sans expérience scoute préalable, qui découvre le mouvement en travaillant dans un centre pour jeunes handicapés en 1967. Attiré par les valeurs du scoutisme laïque qu’il côtoie dans ce cadre, il devient chef de troupe pour des jeunes en situation de handicap (branche dite “Extension” au sein des EDF). Proche d’Émile Gagnon – figure emblématique des EEDF – il gravite ensuite vers des responsabilités régionales, puis nationales à partir de 1972 en tant que permanent régional. Son mandat de délégué général est marqué par une attention particulière à l’inclusion des jeunes en difficulté ou porteurs de handicap dans les activités scoutes. Fort de son expérience, il développe les programmes de « vacances adaptées » au sein des EEDF, permettant à des enfants et adolescents handicapés de participer à des séjours de scoutisme avec un encadrement approprié. Cette approche prolonge l’engagement de l’association en faveur d’un scoutisme ouvert à tous. Durant la fin des années 1980, François Daubin s’emploie également à redynamiser les groupes locaux et à améliorer la situation financière des centres de vacances du mouvement, dans un contexte où les subventions publiques tendent à diminuer. En parallèle de ses responsabilités scoutes, il entame une carrière politique locale, et sera élu maire de Bouzy-la-Forêt en 2014, témoignant de la continuité de son engagement citoyen au-delà du scoutisme.

Roland Daval (1990–1998)[modifier | modifier le wikicode]

Roland Daval est nommé délégué général en 1990 et le restera jusqu’en 1998​. Instituteur né en 1947, Roland Daval est un pilier du scoutisme laïque : il a consacré l’essentiel de sa carrière aux EEDF, ayant été détaché de l’Éducation nationale pendant 30 ans pour travailler au sein de l’association. Il découvre le scoutisme durant sa formation d’enseignant à l’École normale de Mirecourt, puis devient responsable régional des EEDF en Lorraine-Alsace de 1969 à 1979, où il s’occupe du développement des groupes, de la formation des cheftaines et chefs, et de la gestion régionale. En 1979, il accède à l’équipe nationale comme secrétaire général, chargé de l’administration et des finances du mouvement, poste qu’il occupe jusqu’en 1990. Sa nomination comme délégué général en 1990 apparaît donc comme la continuité logique d’un long parcours interne. Sous sa direction, les EEDF cherchent à se moderniser tout en capitalisant sur leur patrimoine éducatif. C’est durant son mandat qu’intervient, en 1994, le renouvellement de l’identité visuelle du mouvement avec l’adoption d’un nouveau logo. Roland Daval mise sur le renforcement des partenariats dans le champ de la jeunesse et des sports : il est lui-même très impliqué dans ces réseaux, ayant été président bénévole de l’Union nationale des centres sportifs UCPA (1985-1997) et actif au sein de la Jeunesse au Plein Air (JPA). Sur le plan international, il encourage les échanges et jumelages, profitant de la fin de la guerre froide pour renouer des contacts avec des mouvements scouts de l’Europe de l’Est. En 1998, après huit années à la tête des EEDF, Roland Daval quitte son poste de délégué général. Il poursuit ensuite une carrière dans le domaine de la solidarité internationale comme cadre dirigeant de l’Association française des volontaires du progrès (AFVP, devenue France Volontaires) de 1998 à 2007. Il reste parallèlement engagé chez les EEDF en tant que vice-président bénévole en 2009, témoignant de son attachement durable au mouvement.

Dominique Girard (1998–2009)[modifier | modifier le wikicode]

Dominique Girard est nommé délégué général en 1998, fonction qu’il occupe pendant plus de dix ans jusqu’en 2009​. Né en 1960, Dominique Girard a grandi au sein des Éclaireurs de France puis des EEDF : il y fait sa promesse scoute en 1976, devient animateur de meute louveteaux, chef d’unité éclaireurs puis chef de groupe à Chalon-sur-Saône. Entré comme permanent local, il crée dans les années 1980 un service de vacances adaptées accueillant des jeunes et des adultes en situation de handicap, prolongeant ainsi l’œuvre inclusive de son prédécesseur. Il contribue également au développement de la base de plein air de Saint-Jorioz (Haute-Savoie) et du centre de vacances de Chardonnay (Saône-et-Loire), élargissant l’offre de séjours de l’association. Après avoir intégré l’équipe nationale en 1990, Dominique Girard occupe le poste de secrétaire général des EEDF, chargé de la gestion du personnel, des finances et de l’organisation interne. Lorsqu’il devient délégué général en 1998, le mouvement aborde une phase de renouveau : il s’agit de recruter de nouveaux bénévoles, de consolider les finances et de redresser les effectifs. Dominique Girard met l’accent sur la complémentarité du scoutisme laïque avec l’école publique, valorisant les méthodes scoutes comme outil d’éducation non formelle. Son mandat voit également une collaboration active avec les autres associations du Scoutisme Français (fédération regroupant les scouts laïques, neutres, catholiques, juifs, musulmans et protestants). Dominique Girard assume d’ailleurs des responsabilités dans la gouvernance du Scoutisme Français : trésorier puis vice-président à deux reprises, il en devient le président national de 2003 à 2005. À ce titre, il contribue à renforcer la visibilité des EEDF au sein du paysage scout français unifié, au moment où les Scouts de France et Guides de France fusionnent de leur côté (naissance des Scouts et Guides de France en 2004). Il déclarera plus tard que cette participation active au Scoutisme Français a permis « d’ancrer plus encore les EEDF dans l’univers du scoutisme » tout en y apportant la sensibilité laïque. En interne, les années 2000 sous sa direction sont marquées par une légère reprise des effectifs et par des innovations pédagogiques (introduction de thématiques nouvelles telles que le développement durable ou la citoyenneté mondiale dans les programmes éducatifs des « Éclé(e)s »). Dominique Girard quitte ses fonctions en 2009, après avoir servi l’association pendant plus de 30 ans (dont 11 ans comme D.G.).

Vincent Cocquebert (2009–2015)[modifier | modifier le wikicode]

Vincent Cocquebert prend le relais en tant que délégué général à la fin de l’année 2009 et dirige l’association jusqu’en juin 2015​. Son profil se distingue de celui de ses prédécesseurs : né dans les années 1970, il a fait ses premières armes scoutes non pas aux « Éclé(e)s » mais chez les Scouts de France (mouvement catholique) durant sa jeunesse. Il rejoint ensuite le scoutisme laïque à l’âge adulte et se forme au management dans l’économie sociale et solidaire. Titulaire d’un master en ressources humaines de l’université Paris II, Vincent Cocquebert a occupé auparavant des postes de direction ou de conseil dans divers réseaux associatifs (Maisons des jeunes et de la culture, centres sociaux, etc.). Son arrivée à la tête des EEDF correspond à une volonté de professionnalisation accrue de la gestion interne et de développement de projets innovants. Durant son mandat, l’association modernise certains outils de communication (présence renforcée sur Internet, etc.) et tente de dynamiser la croissance de ses groupes locaux après une période de stagnation. Vincent Cocquebert s’attache également à consolider les formations des cadres bénévoles et à diversifier les sources de financement (mécénat, projets publics). En 2011, les EEDF célèbrent le centenaire du scoutisme laïque (1911-2011) en mettant en avant leur patrimoine historique, ce qui donne lieu à des manifestations commémoratives en lien avec l’Association pour l’histoire du scoutisme laïque (AHSL). Vincent Cocquebert quitte ses fonctions en 2015, après cinq ans et demi de « bons et loyaux services »[2], pour poursuivre sa carrière dans le secteur social. Il est remplacé par Saâd Zian à l’été 2015.

Saâd Zian (2015–2020)[modifier | modifier le wikicode]

Saâd Zian devient délégué général des EEDF le 1er juin 2015​. Son profil est atypique et international : d’origine marocaine, il a commencé le scoutisme enfant au Maroc puis en France, où il a été cadre chez les Scouts de France jusqu’en 1992. Il participe ensuite à la fondation des Scouts musulmans de France dans les années 1990, et en est le commissaire général de 1995 à 1999. Professionnellement, Saâd Zian a travaillé pour des causes de solidarité (notamment au sein de l’AFM-Téléthon) avant de rejoindre le Bureau Mondial du Scoutisme à Genève comme directeur du développement du bénévolat de 2011 à 2013. Figure reconnue du scoutisme, il a été fait membre d’honneur des Scouts et Guides de France en 2013 pour son parcours œcuménique. Son recrutement par les EEDF en 2015 traduit l’ouverture du mouvement laïque à une personnalité venue d’horizons pluralistes, capable de porter les valeurs de laïcité et de dialogue interculturel. Pendant le mandat de Saâd Zian, les Éclaireuses et Éclaireurs de France s’attachent à affirmer leur spécificité laïque dans le paysage scout national. Par exemple, en 2015, lors des débats autour d’un projet de loi sur le service civique, l’association prend position pour défendre la neutralité confessionnelle du scoutisme, Saâd Zian transmettant aux pouvoirs publics l’avis de l’Observatoire de la laïcité au nom des EEDF[3]. Sur le terrain, il poursuit le développement des vacances adaptées et soutient la relance de groupes dans des quartiers urbains populaires, dans l’esprit d’un scoutisme accessible à tous. En 2017, il représente les EEDF lors des célébrations du centenaire du Scoutisme Français, mettant en avant l’apport du scoutisme laïque depuis un siècle. En 2019, Saâd Zian reçoit la médaille de Bronze de l’OMMS (Bronze Wolf) en reconnaissance de son engagement international (première fois qu’un délégué général des EEDF est ainsi distingué)[4]. Il quitte ses fonctions début 2020, après avoir annoncé son départ fin 2019, laissant le mouvement en quête d’un nouveau souffle alors que débute une crise sanitaire mondiale.

Olivier Barbey (2020-2024)[modifier | modifier le wikicode]

Olivier Barbey est le délégué général de 2020 à 2024 des Éclaireuses et Éclaireurs de France. Ancien scout lui-même (il a été louveteau et éclaireur durant son enfance en Champagne)[5], Olivier Barbey a effectué l’essentiel de sa carrière dans le secteur privé avant de rejoindre les EEDF. Diplômé en management général de l’ESSEC, il a travaillé pendant vingt ans dans une entreprise de marketing et bases de données, gravissant les échelons jusqu’à un poste de directeur associé[5]. Désireux de « donner plus de sens » à sa vie professionnelle, il décide en 2020 de mettre ses compétences de gestion au service du scoutisme et de l’éducation populaire[5]. Son arrivée est officialisée en septembre 2020[5], au cœur d’une période inédite : la pandémie de Covid-19. Dès sa prise de fonction, Olivier Barbey doit gérer les répercussions de la crise sanitaire sur les activités de l’association (annulations de camps, adaptation des activités aux protocoles sanitaires, soutien aux groupes locaux en difficulté)[5]. Il inscrit son action dans la continuité des valeurs pionnières des « Éclé(e)s », soulignant l’engagement historique de l’association sur des sujets comme la citoyenneté, la laïcité, l’écologie et l’éducation pour tous. Sous son leadership, les EEDF travaillent à se réinventer face aux défis contemporains, en misant sur la résilience collective et l’innovation pédagogique (développement du scoutisme en ligne pendant les confinements, projets solidaires locaux, etc.). Olivier Barbey collabore étroitement avec le Comité directeur et la présidence (assurée entre 2022 et 2024 par Noëlie Henry) pour préparer l’avenir du mouvement. Son mandat s'achève en 2024 pour des raisons inconnues, sans que ni lui ni le Comité directeur ne donne de raison claire.

Damien Pollet (2024-)[modifier | modifier le wikicode]

Après une période de recrutement, Damien Pollet devient délégué général des EEDF en 2024. Son mandat, toujours en cours, est marqué par l'organisation du rassemblement national du Grand Bivouac, ainsi que par un travail important autours de la gestion des équipes salariées (conditions de travail, transparence, communication...).

  1. Rapport IGJS n°2018-M-16 – Mission de contrôle de l’association EEDF (Ministère des Sports, Jeunesse et Vie associative).
  2. AHSL, "Après cinq ans de « bons et loyaux services »", consulté sur histoire-du-scoutisme-laique.fr le 12/04/2025.
  3. AHSL, "2017 : une nouvelle « journée de la mémoire du scoutisme laïque »", consulté sur histoire-du-scoutisme-laique.fr le 12/04/2025.
  4. WOSM, Saâd Zian awarded with the Bonze Wolf, consulté sur youtube.com le 12/04/2025.
  5. 5,0 5,1 5,2 5,3 et 5,4 EEDF, "Bienvenue à Olivier Barbey, notre nouveau Délégué Général aux EEDF !", 2020, consulté sur eedf.fr le 12/04/2025.