Cuisine trappeur

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Repas trappeur.jpg

L'alimentation est à la base de la survie. Or, la caractéristique d'un scout, pour BP, c'est qu'il peut se débrouiller seul en toutes circonstances... Il est donc élémentaire, s'il veut survivre, d'être capable de s'alimenter seul en toutes circonstances... ou presque.

Introduction[modifier | modifier le wikicode]

Avertissement Attention !
Le scoutisme s'adressant à des jeunes, il se conçoit comme un jeu, non comme une école de survie ou une succession de stages commando. « Sans rien » s'entend « sans ustensile », pas « sans nourriture ». Pas question de faire chasser un scout.
Ces informations sont données à titre documentaire. Scoutopedia ne saurait être tenu responsable d'incidents survenus au cours de l'utilisation de ces techniques.

Contrairement à ce que pourrait penser le VP moyen, cuisiner sans rien est facile : il suffit de posséder quelques techniques simples... Et surtout, d'être prêt à s'entraîner un minimum.

Bien sur, il est toujours possible de consommer des aliments crus. Ce n'est pas toujours très bon ni très sain (c'est même, dans certains cas, franchement nocif pour la santé), ni très ragoutant. La base de la cuisine trappeur consiste donc à savoir faire cuire ses aliments.

Deux méthodes sont alors disponibles :

Cuire sur le feu[modifier | modifier le wikicode]

Rares sont les aliments qui supportent d'être posés directement sur le feu. Pour remédier à cet inconvénient, l'homme a, très tôt, trouvé des moyens ingénieux pour cuire son bout de viande tout en le préservant du contact de la flamme.

La broche et la brochette[modifier | modifier le wikicode]

  • La broche
Exemple : le pain à la broche

La première méthode est celle de la broche. Rien de plus simple en théorie, mais la pratique est beaucoup moins évidente, ne serait-ce que parce qu'il faut arriver à trouver des fourches et à les planter d'une part sans les casser, et d'autre part assez profondément pour qu'elles tiennent -faute de quoi le bifteck risque de devenir un bout de charbon.

Cette méthode peut s'utiliser pour le pain, ainsi bien sûr que pour rôtir la viande, en particulier la volaille : poulet, lapin, etc.

Il est alors important de tourner régulièrement l'aliment en cours de cuisson, afin de garantir une cuisson homogène sur tous les côtés.

D'autre part, il importe de calculer savamment la hauteur de la broche par rapport au feu : trop importante, elle ne permettra pas que la chaleur des braises parvienne jusqu'à l'aliment en cuisson; trop basse, les flammes le brûleront.

voir aussi : Cochon à la broche

  • La brochette
Cuisson en brochette

Solution plus simple que la broche, sa dérivée la brochette : il s'agit d'enfiler l'aliment à cuire sur une fine tige de bois. Cette méthode est particulièrement appropriée à la cuisson des saucisses par les louveteaux, et il est d'usage dans certaines unités de l'utiliser très fréquemment pour faire rôtir des guimauves (Chamallows ®) !

Si cette méthode est utilisée, il convient de choisir une baguette assez longue (pour pouvoir la tenir sans se brûler), et en bois vert (pour éviter qu'elle ne brûle). Il est souvent nécessaire de rappeler qu'il faut en choisir une fine...

(L'auteur de ces lignes ayant pu voir, récemment, une guide-ainée, cheftaine confirmée d'un grand mouvement unitaire, tenter de faire cuire sa saucisse sur un bout de sapin mort de 30 cm de long et de près d'un centimètre de diamètre, se permet d'insister sur l'importance du choix de la baguette !!!)

La cuisson sur pierre[modifier | modifier le wikicode]

Une autre méthode très efficace est la cuisson sur pierre. Pas besoin de réaliser un appareil de pierrade en froissartage, il suffit de faire son feu de manière correcte, donc entouré de pierres, et de disposer les aliments à cuire, soit sur les pierres du tour du feu, soit sur des pierres placées dans le trou, plus près des braises.

Dans tous les cas, il est important de choisir des pierres propres : on n'hésitera donc pas à les rincer avant utilisation. Il est aussi très pratique, si on dispose de pierres lisses, de les saupoudrer de sel (qui sale les aliments et leur évite d'attacher). Il faut aussi faire attention au choix des pierres : les pierres plates peuvent éclater, parfois violemment.


Cuire dans le feu[modifier | modifier le wikicode]

Le papier alu n'est pas écologique, penser à l'argile.


patate cuite dans le feu

Une autre méthode, complètement différente, consiste à faire cuire les aliments non pas sur le feu, mais carrément à l'intérieur du brasier. On évite ainsi l'inconvénient du contact de la flamme, qui n'est jamais bon (dépôt de carbone, cuisson ponctuelle trop forte voire combustion).

Le principe de base de cette méthode est de séparer l'aliment du contact direct de la braise, par un matériau suffisamment conducteur pour laisser passer la chaleur (sinon ça ne servirait à rien), mais aussi suffisamment isolant pour garantir une cuisson progressive et homogène, au centre comme au bord.

Trois possibilités s'offrent alors au trappeur affamé ou au groupe de scouts : l'utilisation de feuilles, celle d'argile ou le four provisoire.

Les feuilles devant être utilisées pour ce genre de cuisine sont de grandes feuilles épaisses, comme les feuilles de bananier ou celles de certains palmiers. Cette méthode, pourtant vantée par Guy de Larigaudie, ne s'applique donc pas sous les latitudes tempérées.

Pour les scouts vivant sous des latitudes tempérées, l'usage de l'argile (ou de la terre glaise en général) est beaucoup plus aisé : en effet, il n'y a, au sens propre, qu'à se baisser pour en ramasser (en forêt, il faut creuser un peu pour en trouver, l'humus n'est pas approprié). Il suffit alors d'envelopper l'aliment à cuire d'une gangue raisonnablement épaisse de terre humide. La boule de terre ainsi obtenue sera déposée sur un lit de braises, puis recouverte d'un tas de braises sur lequel on continuera d'entretenir le feu. Lorsque la glaise sera transformée en terre cuite, on cassera la gangue pour en retirer l'aliment cuit à point.

Cette méthode se révèle d'une efficacité redoutable concernant la cuisson de la volaille et du poisson, qu'il n'y ait pas besoin de plumer ou d'écailler!! En effet, s'ils cuisent avec plumes ou écailles, celles-ci resteront prises dans la terre, et en brisant la gangue, elles partiront avec. Précieux gain de temps pour les trappeurs pressés...

Il est important de noter que le papier d'aluminium, souvent employé dans l'optique, de cette méthode de cuisson, ne présente pas les qualités nécessaires. Faisant réflecteur, il ne permet qu'une cuisson forte à la périphérie, et faible à l'intérieur. Compte tenu aussi du fait qu'il ne pousse pas facilement dans la nature, ce qui devrait rendre son utilisation problématique en cuisine trappeur, il devrait donc être limité au domaine de la cuisson de patates sous la cendre dans les barbecues familiaux.

Le four provisoire consiste à créer un creux au milieu d'un amas de braises. C'est la recette de ce qui fut le célèbre roti Gidney ou rôti Gilwell.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]


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