Comité directeur (EEDF)

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Le Comité directeur des Éclaireuses et Éclaireurs de France (EEDF) est l'organe d'administration de cette association.

Le Comité directeur des EEDF réuni à Bécours en 2023

Le Comité directeur des EEDF joue un rôle essentiel dans la gouvernance et la gestion de l'association. En veillant à la mise en œuvre des orientations stratégiques, à la gestion des conflits et au contrôle financier, il contribue à assurer le bon fonctionnement et le développement de l'association.

Fonctionnement statutaire[modifier | modifier le wikicode]

Composition[modifier | modifier le wikicode]

Le Comité directeur des EEDF se compose de 20 membres élu(e)s par l'Assemblée générale de l'association. Ces membres sont élu(e)s pour un mandat de deux ans, renouvelable une fois. Ils et elles doivent respecter des critères de parité entre candidatures féminines et masculines. En cas de vacance, les membres sont remplacé(e)s lors de la prochaine Assemblée générale.

Responsabilités[modifier | modifier le wikicode]

Le Comité directeur des Éclaireuses et Éclaireurs de France est responsable de la direction et de la gouvernance de l'association. Il se réunit régulièrement pour discuter et décider des orientations stratégiques, des politiques et des activités majeures de l'association. Les membres du Comité directeur, élu(e)s pour un mandat déterminé, apportent leurs compétences et leur engagement au service de l'association et de ses adhérent(e)s.

Définition des orientations politiques[modifier | modifier le wikicode]

Le Comité directeur définit et propose à l'Assemblée générale les orientations politiques de l'association concernant l'animation, la formation, le développement, la gestion, et toutes activités liées aux objectifs de l'association.

Nomination des responsables[modifier | modifier le wikicode]

Il nomme sur proposition des congrès régionaux les responsables institutionnels au niveau régional et local, et met fin à leurs missions si nécessaire.

Évaluation du travail[modifier | modifier le wikicode]

Chaque année, le Comité directeur nomme deux représentants pour évaluer le travail de la ou du délégué(e) général(e) et en rendent compte au Comité directeur.

Gestion des conflits[modifier | modifier le wikicode]

Il arbitre en dernier ressort les conflits entre membres de l’association, et prononce la radiation de membres si nécessaire.

Politique de l’emploi[modifier | modifier le wikicode]

Il est garant de la politique de l’emploi dans l’association.

Contrôle financier[modifier | modifier le wikicode]

Il fixe les orientations budgétaires et contrôle le fonctionnement économique et financier de l’association.

Proposition des montants des cotisations[modifier | modifier le wikicode]

Il propose annuellement à l’Assemblée Générale les montants des cotisations.

Bureau[modifier | modifier le wikicode]

Le Bureau du Comité directeur est responsable de l'organisation des réunions et de la gestion des affaires courantes et urgentes. Les membres du Comité directeur s'impliquent dans l'animation des commissions et groupes de travail.

Délégué(e) général(e) et Équipe nationale[modifier | modifier le wikicode]

La ou le délégué(e) général(e), nommé(e) par le Comité directeur, est responsable devant lui et assure la mise en œuvre des orientations définies par le Comité directeur. L'équipe nationale, composée de la ou du délégué(e) général(e) et de l'ensemble des délégué(e)s nationales(aux), contribue à la mise en œuvre des orientations de l'association.

Conseil national et commissions nationales[modifier | modifier le wikicode]

Le conseil national, instance consultative, participe à la construction collective de la politique de l’association en examinant le fonctionnement de l'association et en émettant des propositions et avis sur les grandes orientations et les plans d'action pluriannuels. Des commissions nationales sont mises en place pour émettre des avis techniques et faciliter le fonctionnement général de l'association.

Relations extérieures[modifier | modifier le wikicode]

Le Comité directeur représente l'association aux conférences de l'AMGE et de l'OMMS et au conseil national du Scoutisme Français. L'association assume toutes ses obligations en tant que membre fondateur du Scoutisme Français.

Les commissaires internationaux, nommé(e)s par le Comité directeur, sont responsables devant lui. Ils siègent dans les commissions internationales du Scoutisme Français, définissent, proposent et mettent en œuvre une politique internationale, établissent des liens avec d'autres associations scoutes, promeuvent les activités de l’association à l’international et garantissent l’implication effective de l’association dans le scoutisme mondial.

Le Comité directeur désigne ses représentant(e)s au conseil national du Scoutisme Français. Des liens particuliers peuvent également être établis avec d’autres organisations de jeunesse et d’éducation populaire, sous réserve d'une validation par le Comité directeur.

Commission des conflits et radiation[modifier | modifier le wikicode]

Tout membre de l'association peut déclarer un conflit au Comité directeur, qui saisit alors la Commission des conflits. Cette commission, composée de membres du Comité directeur et de représentant(e)s des échelons régionaux et locaux, est chargée de résoudre les conflits. La radiation, correspondant à l’exclusion définitive de l’association, peut être demandée au Comité directeur. La personne concernée a la possibilité de faire appel de la décision auprès de l’échelon supérieur de l’association, le comité directeur statuant en dernier recours.

Historique[modifier | modifier le wikicode]

Création de l’association et premiers pas (1964–1972)[modifier | modifier le wikicode]

En 1964, les Éclaireurs de France (EDF) – mouvement de scoutisme masculin et laïque fondé en 1911 – fusionnent avec la section neutre de la Fédération Française des Éclaireuses (FFE) et les Éclaireurs Français pour créer une nouvelle association mixte : les Éclaireuses, Éclaireurs de France (EEDF)[1]. Cette fusion fait des EEDF la première association scoute française à adopter pleinement la coéducation entre filles et garçons[2]. La coéducation et la laïcité y sont érigées en principes fondateurs, portés par des figures des deux anciens mouvements. Ainsi, Fernande Chatagner devient la première présidente des EEDF (1964–1972), tandis que des responsables comme Jean Estève (ancien commissaire EDF) et Denise Joussot (cadre de la FFE) jouent un rôle clé dans la mise en place du nouveau mouvement[3]. Dès 1966, un « Congrès de l’an II » à Montgeron rassemble les dirigeants sous la houlette de Jean Estève afin de préciser les orientations éducatives de l’association naissante. Sous la présidence de Fernande Chatagner, le comité directeur consolide la structure unifiée des EEDF et veille à l’intégration progressive des unités coéduquées au sein du scoutisme laïque français.

La fin des années 1960 voit toutefois les EEDF confrontés, comme l’ensemble de la société, aux turbulences de 1968. Le mouvement est ébranlé par des remises en cause internes, les jeunes membres contestant certaines pratiques jugées trop conservatrices[4]. Cette « crise de société » entraîne des divergences au sein du comité directeur lui-même, opposant des visions différentes du scoutisme laïque. En 1972, afin de surmonter ces tensions, plusieurs responsables font appel à Pierre François pour prendre la succession de Fernande Chatagner à la présidence[5]. Ancien commissaire national des EDF et artisan des premiers projets de rapprochement avec la FFE dans les années 1950, Pierre François accepte de sortir de sa retraite pour apporter son expérience. Dès son élection en 1972, il propose au comité directeur d’organiser une vaste consultation démocratique de l’ensemble du mouvement, suivie d’Assises nationales destinées à redéfinir les orientations de l’association[4]. Cet effort participatif aboutit aux Assises d’Avignon au printemps 1974, où plus de deux mille membres discutent de l’avenir des EEDF. Les conclusions seront confiées à un groupe de travail issu du comité directeur, chargé de traduire ces débats en orientations concrètes pour les années suivantes.[4]

Crises internes et réformes dans les années 1970 (1972–1980)[modifier | modifier le wikicode]

Les Assises de 1974 marquent un tournant mais s’accompagnent aussi de vives luttes d’influence au sein du comité directeur. Lors de l’assemblée générale de 1974, un nouveau comité directeur est élu, dominé par la tendance dite « Collectif Après-demain » issue des Assises​[6]. Michel Capestan est alors élu président. Sous son mandat, le bureau national tente de mettre en place un mode de fonctionnement plus collégial et égalitaire, conformément aux propositions issues d’Avignon[6]. Les EEDF réaffirment notamment leur engagement démocratique en prônant la participation de tou(te)s les membres aux décisions et en supprimant les relations strictement hiérarchiques au profit d’un fonctionnement plus horizontal – ce qui implique d’élire les responsables à tous les niveaux plutôt que de les nommer[6]. Cependant, ces changements provoquent des résistances : une partie du mouvement conteste l’orientation prise. Un second volet de l’assemblée générale, début 1975, revient sur certaines options et entraîne une réorientation stratégique[6]. Face à ce revirement, Michel Capestan démissionne de la présidence en 1975.

Pour maintenir l’unité, le comité directeur porte alors à sa tête Antoine Sassine (1975–1977), également membre du collectif majoritaire mais désireux d’apaiser les querelles de tendances[6]. Sous sa présidence, le bureau national s’ouvre à la diversité : il intègre des représentants de la faction minoritaire écartée en 1974, telle Françoise Lefèvre, et même des figures de l’autre courant (« Avignon continue »), comme Marie-Claude Winny[6]. Ce choix symbolique illustre la volonté de réconciliation au sommet des EEDF. Paradoxalement, c’est finalement l’orientation modérée proposée par l’équipe de Pierre François qui s’impose progressivement, atténuant les clivages idéologiques[6].

En 1977, au terme de ces années de débats intenses, Jean-René Kergomard est élu président. Il doit gérer la fin d’une période qualifiée rétrospectivement d’« années difficiles » pour le scoutisme laïque[7]. Sous son leadership (1977–1980), le mouvement stabilise son projet éducatif après les expérimentations de la décennie. Les principes de coéducation et de laïcité sont réaffirmés dans un cadre plus serein, tandis que le comité directeur s’attache à reconstruire la confiance des adhérents. Néanmoins, les effectifs restent fragilisés par les départs et les conflits passés. En 1979, Kergomard appelle le mouvement à recentrer son action sur l’éducation populaire et la vie quotidienne des unités locales, loin des polémiques idéologiques. Lorsque Kergomard quitte ses fonctions en 1980, les EEDF ont globalement surmonté la crise interne des années 1970 et disposent d’une base rénovée pour entamer un nouveau cycle de développement.

Reconstruction et ouverture dans les années 1980[modifier | modifier le wikicode]

Le début des années 1980 est placé sous le signe de la reconstruction. En 1980, le comité directeur accueille une nouvelle génération de dirigeant(e)s emmené(e)s par Jacques Delobel, élu président cette année-là[8]. Ancien instituteur entré au scoutisme laïque juste avant la fusion de 1964, Delobel a vécu toutes les étapes précédentes et incarne le lien entre l’héritage des EDF/FFE et le renouveau des EEDF. Son mandat (années 1980) correspond à une phase de redressement quantitatif et qualitatif : le mouvement investit l’énergie du comité directeur dans la relance de groupes locaux et la modernisation de ses pratiques. Sous son impulsion, l’association engage un effort important de développement – création de nouveaux groupes, relance de la formation des cadres – tout en s’adaptant aux évolutions de l’environnement socio-économique[8]. C’est durant cette période que les EEDF professionnalisent partiellement leur fonctionnement : pour soutenir la croissance, ils recrute des salarié(e)s (permanent(e)s nationaux, délégué(e)s régionaux), alors que jusque-là elle s’appuyait surtout sur des enseignant(e)s mis à disposition par l’État[8]. Ce changement oblige le comité directeur à repenser l’équilibre entre bénévoles et salarié(e)s dans la gouvernance du mouvement[8]. Par ailleurs, les EEDF renforcent leur visibilité publique et leurs partenariats : Jacques Delobel noue des liens de coopération avec l’Organisation Mondiale du Mouvement Scout (OMMS) et d’autres organisations de jeunesse, ouvrant ainsi davantage les EEDF à l’international[8].

Au Congrès de Mâcon en 1985, l’association adopte la devise « Notre tradition, c’est l’innovation », traduisant l’état d’esprit du comité directeur de l’époque[8]. Cette formule symbolise la volonté de concilier l’héritage du scoutisme laïque avec un renouvellement permanent des méthodes éducatives. Autour de Henri-Pierre Debord, élu au comité directeur en 1985, les EEDF poursuivent une réflexion profonde sur la laïcité et l’engagement citoyen dans un contexte en mutation. Debord, figure éminente du mouvement, occupe des responsabilités nationales de 1985 à 1988 et contribue à ancrer les EEDF dans les débats de société de la fin du XXe siècle. Son engagement aboutit notamment à un recentrage du discours laïque de l’association, pour l’ouvrir aux enjeux du pluralisme et de l’évolution des valeurs spirituelles contemporaines.

Malgré quelques soubresauts internes, la gouvernance se stabilise en fin de décennie. Lorsque Jacques Delobel quitte la présidence, le relais est pris par une nouvelle équipe. Après une période de transition, c’est Jean Gariepuy qui accède à la tête du comité directeur en 1994. Ancien scout passé par les Scouts de France dans sa jeunesse puis engagé aux EEDF, Gariepuy incarne le rapprochement entre divers courants du scoutisme français. Son élection illustre la capacité des EEDF à intégrer des parcours variés et à fédérer autour de leur projet laïque.

Renouveau et modernisation (années 1990)[modifier | modifier le wikicode]

Les années 1990 constituent une phase de renouveau pour les EEDF. Sous la présidence de Jean Gariepuy (1994–1999), le comité directeur s’attache à moderniser l’image et les structures du mouvement tout en préservant ses fondamentaux. Cette période voit les EEDF participer activement à des coopérations internationales au sein du scoutisme laïque et pluraliste. En 1995, par exemple, l’association s’implique dans la création de l’Union Internationale des Scouts et Guides Pluralistes (UISP), fruit de rencontres engagées dès le début de la décennie pour coordonner les mouvements de scoutisme laïque à l’échelle mondiale. Ces initiatives, soutenues par le comité directeur, visent à promouvoir les valeurs de laïcité, de mixité et de citoyenneté au-delà des frontières nationales. Parallèlement, les EEDF réaffirment leur attachement à la coéducation dans un contexte où celle-ci devient progressivement la norme dans le scoutisme français (tous les membres du Scoutisme Français ayant adopté la mixité à la fin du XXe siècle)[2]. Le comité directeur de Gariepuy met l’accent sur la formation des jeunes cadres et le rajeunissement des instances : c’est à cette époque qu’une nouvelle génération de responsables émerge, souvent d’ancien(ne)s éclaireur(euse)s des années 1970–80 accédant à des postes nationaux.

En interne, l’association procède en 1996–1997 à une révision de ses statuts pour les adapter aux évolutions de la loi et de son fonctionnement. Les principes démocratiques sont renforcés : limitation du cumul des mandats, encouragement de la parité hommes-femmes dans les instances, et ouverture plus grande aux jeunes adultes. Jean Gariepuy étant réélu pour un bref second mandat (1997–1999), il accompagne ces changements statutaires avant de passer le flambeau. Au tournant de l’an 2000, les EEDF célèbrent leur 35 ans d’existence en constatant le chemin parcouru depuis la fusion de 1964. Le comité directeur de la fin des années 1990 dresse un bilan positif du redressement : le mouvement est stabilisé, ses finances assainies et son positionnement éducatif clarifié autour de la laïcité ouverte et de l’éducation à la citoyenneté.

Transitions et défis du début des années 2000[modifier | modifier le wikicode]

L’entrée dans le XXIe siècle s’accompagne de passages de relais rapides à la tête de l’association, signe de la volonté d’impliquer de plus en plus de jeunes dirigeants. En 1999, François Rage assure brièvement la présidence du comité directeur jusqu’en 2000. Lui succède Jean-Philippe Michard, élu président en 2000. Michard est représentatif de la nouvelle génération “pure souche EEDF” : il avait débuté comme louveteau au sein du mouvement en 1972 et gravit tous les échelons avant d’en prendre la tête. Son mandat (2000–2002 puis prolongation jusqu’en 2004) est marqué par un effort de modernisation pédagogique et de communication. Le comité directeur sous Michard lance notamment un plan d’action visant à adapter les activités scoutes aux enjeux du début des années 2000 (nouvelles technologies, développement durable, ouverture aux quartiers urbains).

En cours de mandat, des changements interviennent : en 2002, Michard est reconduit, mais en 2003 il partage provisoirement la direction avec Claire Simon, dans le cadre d’une transition préparant son départ. Finalement, en 2004, Michard cède officiellement la place à son vice-président, Bruno Bisson, qui devient président à son tour. Enseignant de profession et gestionnaire expérimenté, Bruno Bisson dirige les EEDF de 2004 à 2008. Son équipe consolide les acquis du début de décennie : renforcement du réseau local, mise en place d’outils de gestion associative plus rigoureux et poursuite des partenariats dans le Scoutisme Français. En 2007, le mouvement adopte un nouveau logo et une identité visuelle remaniée pour mieux refléter son dynamisme et sa dimension à la fois patrimoniale et moderne.

Malgré ces avancées, la fin des années 2000 s’avère délicate pour la gouvernance. Les EEDF traversent en 2008–2009 une phase de turbulences internes qui se traduit par plusieurs changements successifs de président en très peu de temps. En 2008, Bruno Bisson quitte la présidence et Gilles Ybert est élu pour lui succéder. Mais ce dernier ne reste que quelques mois en fonction : dès 2009, une nouvelle assemblée générale élit Jérôme Rigaud. Là encore, des désaccords stratégiques ou des difficultés organisationnelles conduisent à une instabilité : Jérôme Rigaud démissionne au bout d’un an, et l’intérim est assuré quelque temps par des membres du bureau (notamment la commissaire nationale Vanessa Marie, qui occupe la présidence par intérim en 2009). Cette période de crise est décrite comme « difficile et riche tout à la fois » par Roland Daval – ancien cadre revenu en renfort au comité directeur – en raison du cumul de défis à gérer : changement de délégué général (directeur exécutif), lancement d’une nouvelle programmation quinquennale, etc.[8]. Le comité directeur doit alors redoubler d’efforts pour restaurer la confiance et préparer l’avenir.

Redressement et évolutions récentes (2010 à nos jours)[modifier | modifier le wikicode]

L’élection de Yannick Daniel à la présidence en 2009 marque le début d’un retour à la stabilité au sein du comité directeur. Ancien commissaire de branche ayant gravi les échelons de l’association, Yannick Daniel restera en poste jusqu’en 2014, devenant l’un des présidents les plus durables depuis les années 1990. Sous sa conduite, les EEDF célèbrent en 2011 le centenaire du scoutisme laïque (1911–2011) avec fierté, en soulignant la continuité des valeurs depuis les Éclaireurs de France d’avant-guerre jusqu’eux EEDF contemporain. Le comité directeur de Yannick Daniel s’emploie à consolider le fonctionnement démocratique de l’association : développement des conseils d’enfants et de jeunes, encouragement de la mixité des responsabilités, et élaboration participative du projet éducatif. En interne, des ajustements structurels sont menés pour clarifier les rôles entre le niveau national (comité directeur), l’équipe salariée (délégué général) et les niveaux régionaux. Cette période voit également les EEDF s’engager sur de nouveaux thèmes de société (éducation à l’environnement, lutte contre les discriminations), dans la lignée de son héritage laïque.

En 2014, Yannick Daniel passe le relais. Mickaël Lissarre, alors vice-président, est élu président lors de l’AG de 2014. Son mandat sera bref (2014–2015) car dès l’année suivante une nouvelle figure prend la tête du mouvement : Isabelle Dhoyer est élue présidente en 2015. Il s’agit d’un événement notable, Isabelle Dhoyer devenant la première femme à présider les EEDF depuis Fernande Chatagner plus de cinquante ans auparavant. Son mandat (2015–2018) est marqué par un effort de réforme statutaire visant à adapter l’association aux évolutions légales (mise en conformité avec la loi de 2017 sur le volontariat associatif, etc.) et à améliorer la gouvernance. Le comité directeur, sous sa présidence, lance également une réflexion sur la place des femmes et des minorités au sein du scoutisme laïque, prolongeant le chantier de la coéducation vers celui de l’égalité réelle. En 2016, lors d’une « Journée de la mémoire du scoutisme laïque » consacrée à la coéducation, Isabelle Dhoyer souligne que les EEDF doivent « offrir à chaque enfant la liberté de son épanouissement personnel » et poursuivre le rôle de pilote qu’elle a souvent joué en matière d’innovation éducative[2].

Depuis 2018, le comité directeur a connu plusieurs renouvellements rapides, traduisant la vitalité démocratique du mouvement. Laurent Rivet assure la présidence de 2018 à 2019, suivi de Pierre Esclafit en 2019–2020, puis de Laurent Dolias de 2020 à 2022. Chacun de ces présidents contribue à sa mesure à la vie de l’association : Laurent Dolias, par exemple, doit gérer l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les activités scoutes en 2020–2021, en maintenant le lien associatif malgré les confinements. Finalement, lors de l’assemblée générale de juin 2022, une nouvelle génération accède à la direction : Noëlie Henry, née en 1985 et ancienne responsable du groupe EEDF de Marseille, est élue présidente des EEDF. Son élection – à 37 ans – confirme la volonté de rajeunissement et de féminisation des instances dirigeantes. Aux côtés d’une équipe renouvelée (dont deux vice-présidents, Marylène Quetand et Rémy Salvador[9]), Noëlie Henry incarne le continuum des valeurs fondatrices de l’association dans le contexte du XXIe siècle. Sous son mandat actuel, le comité directeur poursuit l’œuvre entamée en 1964 : adapter en permanence le scoutisme laïque aux enjeux de son époque, dans la fidélité à la devise « Notre tradition, c’est l’innovation ». Les évolutions statutaires et structurelles depuis 1964 – de la coéducation pionnière aux nouvelles formes de gouvernance participative – témoignent ainsi de la capacité des Éclaireuses, Éclaireurs de France à se réinventer sans cesse tout en restant fidèles à leur idéal.

Le Comité directeur actuel[modifier | modifier le wikicode]

Le Comité Directeur actuel a été élu lors de l'Assemblée générale des 1 et 2 juin 2024. Il est présidé par Louise Pillet, auparavant impliquée dans la région Île-de-France et dans le groupe de Paris Nord. Elle est soutenue par deux vice-président(e)s : Esteban Handel et Nine Martin ; ainsi que Chloé Djavadjee en secrétaire, Maëlle Tutundjian en trésorière et Dominique Doucet en trésorier adjoint. Ensemble, ils et elles forment le bureau du comité directeur.

A leurs côté sont élu(e)s membres du comité directeur : Lou Suignard-Goureau, Margot Viala, Mélisandre Borde Sellini, Clara Cortesi, Justine Lacour Chevalier et Tanguy Dassonville[10].


Notes et références


  1. AHSL, "1980 et la suite : des témoignages de responsables nationaux", Entretien avec Jacques Delobel, 2009 (consulté sur histoire-du-scoutisme-laique.fr le 02/04/2025)
  2. 2,0 2,1 et 2,2 AHSL, La coéducation des filles et des garçons, une étape de l'éducation à la citoyenneté, 2016
  3. AHSL, "1964 : la concrétisation de la coéducation des filles et des garçons", consulté sur histoire-du-scoutisme-laique.frle 02/04/2025
  4. 4,0 4,1 et 4,2 AHSL, "1972 - 1974 : les remises en question chez les E.E.D.F.", consulté sur histoire-du-scoutisme-laique.fr le 02/04/2025
  5. AHSL, A l'origine du scoutisme féminin en France... La Fédération Française des Eclaireuses (F.F.E.), née en 1921
  6. 6,0 6,1 6,2 6,3 6,4 6,5 et 6,6 AHSL, "1975.03 : Routes Nouvelles présente le deuxième volet de l'A.G. 74", consulté sur histoire-du-scoutisme-laique.fr le 03/04/2025
  7. AHSL, "2020.07 : Encore une triste nouvelle… Jean-René Kergomard, ancien président des EEDF dans les années « difficiles » de 1970, vient de nous quitter.", consulté sur histoire-du-scoutisme-laique.fr le 04/02/2025
  8. 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4 8,5 et 8,6 AHSL, "1980 et la suite : des témoignages de responsables nationaux", consulté sur histoire-du-scoutisme-laique.fr le 04/03/2025
  9. EEDF, Le Bureau EEDF, 2022
  10. EEDF, "Organigramme, Une organisation au service de toutes et tous", consulté sur www.eedf.fr le 03/04/2025