Cantobre
Cantobre fut, en 1971, un rassemblement des ainés des Éclaireuses et Éclaireurs de France.
Un camp scout[modifier | modifier le wikicode]
Du 3 au 14 août 1971 se réunissent en camp 500 routiers dans un paysage magnifique, celui des Causses, une région alors très marquée par le scoutisme et où s'enclenchera bientôt la Lutte du Larzac.
Un camp mémorable[modifier | modifier le wikicode]
Selon Bernard Machu, le rassemblement de Cantobre en 1971 est resté gravé dans les mémoires des participants grâce à son ambiance unique, influencée par l'effervescence militante du Larzac. Ce rassemblement, caractérisé par une grande chaleur humaine et une forte fraternité, offrait une combinaison équilibrée d'activités pratiques et de débats profonds. Ces discussions, bien que parfois vives, étaient essentielles pour les participants, qui en sortaient revigorés et plus engagés[1].
Un camp contesté[modifier | modifier le wikicode]
Voici le jugement de son principal organisateur François Baize, alors CNR Route du mouvement, au moment de la préparation et de la réalisation de ce grand rassemblement international de 500 jeunes proposé par l’équipe nationale route, soutenu par le commissaire général et accepté par le comité directeur :
« [...] Ce rassemblement se déroulera en août 1971 à Cantobre, dans la commune de Nant, au bord de la Dourbie, en Aveyron. Il comportera de multiples activités sportives, artistiques, culturelles, écologiques, autour du point fort que seront cinq chantiers d’aménagement touristique de Nant. À peine le projet connu, avant même qu’on en définisse les grandes lignes, une opposition larvée puis ouverte se développe. Ce projet, qui devait être porté par toute l’association, ne le sera en fait que par la branche aînée. Il souffre en effet de deux vices inexpiables : il vient de la Route et il s’efforcera d’appliquer sur le terrain une pédagogie très souple, presque libertaire, très influencée par le mouvement de mai 1968 qui touche de plein fouet les EEDF et surtout les aînés. [...] »
Ce camp cristallise en fait des clivages issus de mai 1968.[2]
Le camp de Cantobre est considéré comme la première étincelle d'une période de débats et de conflits au sein des EEDF, jusqu'en 1985. C'est la première fois que les idées de mai 1968 sont mises en pratique aux EEDF, et les débats qui ont suivi ont divisé le mouvement et ont menés aux Assises d'Avignon de 1974[3].
Impact sur les EEDF[modifier | modifier le wikicode]
Cantobre a également marqué une étape cruciale pour les Éclaireurs de France en rapprochant les débats nationaux et en renforçant le militantisme au sein du mouvement. C'est à cette occasion que des figures comme François Baize ont joué un rôle prépondérant, en contribuant à la direction et à l'orientation du mouvement. Ce rassemblement a ainsi été un moment clé de transformation et de réflexion pour les membres, les préparant aux futurs défis de l'organisation.[1]
Notes et références
- ↑ 1,0 et 1,1 Owen Poirier, Entretien avec Bernard Machu, 2023
- ↑ François Baize, « 1979.09 : l’heure est à l'apaisement et aux compromis pour le nouveau "délégué général"... » sur histoire-du-scoutisme-laique.fr, 18 avril 2013. Consulté le 9 décembre 2021
- ↑ Owen Poirier, Le « mai 68 des éclés ». Les Éclaireuses, Éclaireurs de France et les Assises de 1974 (1971-1985), mémoire de master 1 - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2023.