Vaillants

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L’Union des vaillants et vaillantes est une organisation de jeunesse liée au Parti communiste français (PCF) qui imita le scoutisme, tout en s'y opposant.

Origine[modifier | modifier le wikicode]

Numéro 31 du 1er juin 1945

Quelques groupes de "pionniers rouges" avaient été créé avant 1939 mais sans grande audience. Leur responsable était Antonin Clergues.

Après la Libération, le 12 décembre 1944, un accord est signé entre les Jeunesses Communistes et les Eclaireurs de France. Les futurs chefs d'un mouvement lié à la JC seront formés par les EDF et une double appartenance (JC et EDF) sera possible jusqu'à seize ans. Un accord analogue est conclu entre le PCF et la section neutre de la FFE.

L'Union des vaillants et vaillantes est créée à la Libération, en 1945, autour de l'hebdomadaire Vaillant. Hostiles au scoutisme, les Vaillants en utilisaient néanmoins les foulards (bicolores), les fanions, certaines méthodes et une partie de la terminologie. Ils avaient 4 devoirs, un mot d'ordre (« En Avant »), une devise (« Unir et Servir »). Leur chant est "Nous, Vaillants", Musique de Jean Wiener, Paroles de Madeleine Riffaud.

La tenue règlementaire des garçons est une chemise kaki et une culotte bleu marine. Les filles ont une jupe marine et une chemise bleu clair. Les membres portent le béret, un écusson sur la manche gauche : bleu pour les vaillant(e)s, rouge pour les pionnier(e)s, blanc pour les benjamin(e)s, un insigne distinctif pour les équipes distinguées un V rouge sur un losange jaune porté sur la poche gauche de chemise. Au début, on voit même dessiné le chapeau scout et les deux bandes de poitrine du CP.

Ils ont un protocole qui ressemble à un cérémonial allégé.

Critiques du scoutisme[modifier | modifier le wikicode]

Dès avant la guerre le PCF avait pris aux sérieux le scoutisme. Ainsi la section Agitation et Propagande publia un numéro spécial de la Revue de contre-enseignement prolétarien (N°13 de 1933) consacré aux organisations de jeunesse. Le scoutisme et spécialement sa branche catholique, alors très dynamique, y fait l'objet d'un dossier. Sont notamment mis en valeur des fiches sur "le scoutisme et l'impérialisme" et "scoutisme contre le prolétariat".

Le premier secrétaire général des Vaillants est Yves Morel et son premier commissaire national est Marcel Merville (1920-2004). Celui-ci avait adhéré à la Jeunesse communiste en 1935, au Parti Communiste Français en 1939 et participa ensuite à la Résistance dans les rangs des FTPF (Francs tireurs partisans français) sous le pseudonyme de Grégoire Bergeret. Enseignant, il s’était fortement investi dans le syndicalisme. Dans la Duperie du scoutisme et à propos des jeunes scouts français, Marcel Merville parle de mouvements fascisés. Pour lui, le scoutisme est « l'enfant naturel du paternalisme » au service de la « réaction cléricale ». Il conclut :

« Rompant sans tergiversation avec le scoutisme, l'Union des Vaillants et Vaillantes, tournée non vers le passé, vers des formes périmées de société, mais vers l'avenir, vers la société de demain, dispensant une éducation réaliste et parfaitement efficace, est l'heureux complément de l'écho laïque et des réalisations post et péri scolaires laïques. »

1946 - 1970[modifier | modifier le wikicode]

La revue mensuelle "Nous les Vaillants et Vaillantes" s'adressaient aux commissaires et chefs locaux dans un esprit pédagogique et militant. Elle devint "Bâtisseurs d'avenir" en 1948.

Un grand camp est organisé à Eguzon (voir un petit film). L'imitation du scoutisme d'alors, notamment EDF, y apparait délibérée sauf le début de mixité qui est pratiqué.

Très lié au PCF, ce mouvement s'implante dans les communes ouvrières mais ne perce pas dans le reste de la France. Néanmoins leur création parait avoir inquiété les Éclaireurs de France. Tous les ans un ou quelques groupes de Vaillants étaient envoyé au grand camp de Pionniers d'Artek près de Simferopol en URSS.En 1961, le groupe Louis Pasteur de Septèmes-les-Vallons (Bouches-du-Rhône) offre un herbier à Maurice Thorez, plus haut dirigeant communiste français.

En 1962, l'état nominatif des assurances fait apparaître 7 000 adhérents chez les Vaillants dans 124 groupes locaux organisés en 23 fédérations départementales. Cela parait être le maximum d'une association liée au PCF alors en pleine remontée, à un moment où les enfants du baby boom ssont très nombreux.

Disparition[modifier | modifier le wikicode]

A partir de 1967, les Vaillants organisent des "Cavalcades de l'Amitié" annuelles où les thèmes et références scouts même inversés ont disparu.

Cette organisation, qui ne dépassa pas la forme d'un para scoutisme municipal, devient les Pionniers de France en 1970 qui encadrent les enfants de 6 à 15 ans. Au début des années 1980, les Pionniers de France auraient compté 4 000 moniteurs et 50 000 enfants encadrés, ce qui parait surestimé. Leur manifeste précise que « l'éducation de l'esprit du communiste constitue l'originalité et le devoir de l'organisation ».

L'organisation est devenue en 2003 Enjeu, un mouvement de militants lié à la politique des quartiers et à l'enfance. Puis basé à Villetaneuse il fait à nouveau référence aux seuls Pionniers.

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • Hervé Cultru, Vaillant, 1942-1969, la véritable histoire d'un journal mythique, Vaillant
  • Marcel Merville, La duperie du scoutisme, préf. de Jean-Claude Buhler, Hier et Aujourd'hui, 1947, 32 p.

Liens[modifier | modifier le wikicode]