Scouts de France

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La genèse

A l’origine du scoutisme en France, la plupart des ecclésiastiques s’opposent à lui pour plusieurs raisons : Baden-Powell est un anglais protestant réputé en plus franc-maçon, les premiers scouts français sont aconfessionnels (Eclaireurs de France ou Eclaireurs français) ou protestants (Eclaireurs unionistes) entre autres.
Quelques unités catholiques sont créées cependant ça et là (comme les Eclaireurs des Alpes de l’abbé Andréis près de Nice). L’action du père Sevin et de l’abbé Cornette sera néanmoins déterminante. Le père Sevin a fait plusieurs voyages en Angleterre notamment pour y préparer une maîtrise d’Anglais, il en profite pour rencontrer Baden-Powell en 1913, il accumule ainsi de nombreuses notes et observations. Durant la première guerre mondiale, il est bloqué en Belgique, il y complète sa documentation et lance ses premiers camps scouts avec des jeunes de Mouscron. De retour en France après la guerre, il fonde une troupe à Lille. Il rencontre le chanoine Cornette en 1919. Ensemble ils fondent la Fédération des Scouts de France le 25 juillet 1920.

Les premières années

Jacques Sevin rédige le règlement intérieur de l’association et sera le véritable fondateur pédagogique de l’association, c’est lui qui adapte le programme, la loi et la promesse à la nouvelle association. L’insigne de l’association est constitué d’une croix potencée agrémentée d’un trèfle (initialement, les associations françaises de scoutisme ne prirent pas le lys comme emblème, alors sigle d’un parti politique, les Eclaireurs de France adoptèrent l’arc par exemple). Le général de Maud’hui, un chef militaire prestigieux, en est le président, le père Sevin en est le commissaire général, fonction qu’il abandonnera pour se consacrer exclusivement à la formation des chefs.
La fédération regroupe trois troupes de Paris et six troupes lancées par le père Sevin à Lille. Une petite délégation se rendra au premier jamboree scout à Richmond Park. De nombreuses unités sont fondées en province et rejoignent la fédération. Avant l’été 1922, il y a trois commissaires régionaux (puis provinciaux), La revue Le chef est lancé. En 1923, Jacques Sevin, diplômé du camp école international de Gillwell, fonde en France le camp de formation de Chamarande ; le mouvement compte alors 3000 membres. En 1926, les Scouts de France sont 8000 réparties dans 60 diocèses sur 80 (à l’insu de l’évêque pour certains d’entre eux). Ils sont 24 000 en 1930. En 1924 est fondé le premier clan routier, le père Doncoeur s’occupera bientôt de cette branche, il relancera notamment la tradition des pèlerinages à pied. Entre temps, l’épiscopat reconsidère sa position face au succés croissant du scoutisme catholique. En 1927, l’association est reconnue d’utilité publique. Jacques Sevin quitte son poste de Mestre de camp à Chamarande en 1933. A la veille de la guerre, en 1939, l’association regroupe 72 000 membres.

Le scoutisme à l’épreuve de la guerre

Durant l’occupation, le scoutisme est interdit en zone occupée, le QG se déplace de Paris à Lyon. En zone occupée, certaines unités camouflent leurs activités en clubs sportifs, et poursuivent bon gré mal gré leurs activités discrètement bien souvent sans encadrement ou avec un encadrement peu formé. En zone libre, le scoutisme reste autorisé (jusqu’à l’invasion de la zone libre), pour ne pas paraître trop ‘britannique’, le chapeau quatre-bosses est remplacé par le bérêt deux flots, le journal du mouvement est rebaptisé l’escoute. Le scoutisme autorisé n’hésitera pas à financer le scoutisme clandestin du nord, il doit de plus faire face au désir du gouvernement de Vichy de créer un mouvement de jeunesse unique. En 1942, 10 000 routiers et chefs scouts participent à un pèlerinage au Puy. A cette époque, beaucoup de jeunes hommes sont prisonniers de guerre en Allemagne, il se développera alors une Route des camps à part entière.

L’après guerre

Le mouvement n’a pas perdu d’effectif à la sortie de la guerre, au contraire. Par contre, les chefs sont peu ou mal formés, certains responsables s’inquiètent de la baisse de qualité du scoutisme dans beaucoup d’unités. Dans un monde marqué par la guerre, les mythologies habituelles (chevalerie, peau-rougisme, explorateurs, …) ne font plus recette auprès des jeunes. Mal encadrés, des jeunes pratiquent souvent des totémisations douloureuses. En 1947, à Moisson, se tient le jamboree de la Paix, premier jamboree d’après guerre.
Michel Menu, devient commissaire national éclaireurs, pour moderniser le scoutisme, il lance les « Raiders-scouts », une proposition techniquement exigeante, se jouant à la fois en patrouille et individuellement pour les aînés de la branche éclaireurs. En 1951, sont lancés les patrouilles libres. En 1955, pour former des chefs de qualité, la campagne « Cadres Verts » est lancée. En 1956, Michel Menu démissionne. La croissance des effectifs est continue de 1945 à 1963. Entre temps, la Route se transforme en mouvement de jeunesse, ce qui aboutira à une crise et à la démission collective de l’équipe nationale Route en 1957. En 1958, François Lebouteux devient commissaire national éclaireurs. En 1961, une réforme administrative a lieu, les provinces sont remplacées par des régions et départements. L’équipe nationale éclaireurs prépare la réforme de la branche éclaireurs. L’association est à son apogée avec 140 000 adhérents.

L’époque de la déchirure

En 1963, La branche éclaireurs (12-17 ans) est réformée. Elles est séparée en deux branches : la branche pionnier (15-17 ans) où l’on porte la chemise rouge, et la branche rangers (12-14 ans) où l’on porte la chemise bleue. La promesse scoute qui était prononcée à 12 ans est prononcée désormais chez les pionniers. Le modèle donné aux jeunes est le constructeur (publication de L’école du chantier, par F. Lebouteux), le programme est essentiellement tourné vers la réalisation d’un projet. Cette réforme a pour but d’insuffler le dynamisme des unités raiders à l’ensemble des unités du mouvement. Une équipe constituée en dehors du scoutisme prépare le programme de la branche rangers.
Ce changement brutale et obligatoire n’est pas du goût de tout le monde, il est à l’origine d’un certain nombre des divisions actuelles du scoutisme catholique français. Un groupement « Réflexion de Scoutmestres » est fondé. Devant l’impossibilité de faire cohabiter système unitaire et système réformé, certains quittent l’association (les effectifs des Scouts d’Europe s’envolent à cette époque), ou fondent les Scouts unitaires de France en 1971.
La société française subit de nombreux évènements (concile Vatican II, évènements de Mai 68, …) et les Scouts de France n’en ressortent pas indemnes. Au-delà de la fracture avec les Scouts unitaires de France, l’association subit une forte chute du nombre d’adhérents.

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