On frappe à la porte

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ON FRAPPE À LA PORTE …
« Voici que je me tiens à la porte et que je frappe »

Tout à coup, l’on frappe. Ce n’est pas à la porte ordinaire. C’est à cette veille porte qu’on croyait condamnée pour toujours ; mais il n’y a pas à s’y tromper : on frappe, on a frappé ! On a frappé en nous, et cela fait comme l’enfant dans une femme pour la première fois.

Qui a frappé ? Il n’y a pas à s’y tromper. C’est Celui qui vient comme un voleur au milieu de la nuit, Celui dont il est écrit « Voici que l’époux arrive, sortons à sa rencontre ! »

Et nous écoutons, palpitants. Peut-être ne frappera-t-il qu’une fois, qu’une seule fois, peut-être se battra-t-il contre la porte toute la nuit, comme parfois jusqu’au matin, nous entendons un volet qui ne cesse de battre au vent. Mais c’est un tel ennui de se lever et d’ouvrir cette vieille porte, elle est bloquée par deux verrous : l’un s’appelle la mauvaise habitude et l’autre la mauvaise volonté. Quand à la serrure, c’est notre secret personnel. La clef est perdue.

Et puis, qu’est-ce qui arriverait si on ouvrait la porte ? La nuit, le grand vent souffle sur les eaux : quelqu’un qu’on ne voit pas, mais qui ne nous permettrait plus d’être confortable chez nous ? Esprit de Dieu, n’entre pas.

Je crains les courants d’air…
Cependant on a frappé. Ah ! Seigneur, nous allons essayer de t’ouvrir.

Paul Claudel