La Croix St Ouen

De Scoutopedia
La Croix St Ouen

Un des premiers camps de formation en France
Un des premiers camps de formation en France

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Flag of France.svg Lieu situé en France

Centre expérimental de formation des EDF, EUF et SDF
Évènements
1921 : Camps de formation
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49° 21' 15.94" N, 2° 47' 37.02" E

La Croix St Ouen est un camp de formation de plusieurs associations scoutes françaises en 1921. Par son aspect inter-fédéral, l'on peut y voir un élément précurseur du Scoutisme Français.

Histoire courte mais marquante

Les bords de l'Oise en Forêt de Compiègne à partir de 1920 ont abrité, sur les sites de la Croix Saint Ouen et du Francport, le renouveau du mouvement après la Première Guerre mondiale. Les deux sites, éloignés de quelques kilomètres ont servi simultanément ou isolément, à des camps d'éclaireurs marqués d'un esprit nouveau mais aussi à des prototypes de camp-école. L'opération est coordonnée et appuyée financièrement par le Comité américain pour les régions dévastées (CARD) d'Anne Morgan. Des chefs venus des Boy scouts of America (BSA) y jouent un rôle de direction ou d'animation. En 1920, les camps d'éclaireurs paraissent avoir été sous encadrement purement américain. L'on peut estimer à une vingtaine le nombre de camps tenus à La Croix St Ouen entre 1921 et 1922 par les EDF et EUF. Les troupes venaient facilement y passer des épreuves de classe et y suivre des initiations sous la responsabilités des commissaires nationaux de l'époque : Emile Guillen pour les EDF et Jean Beigbeder pour les EUF.

Chefs des trois mouvements (SDF, EDF, EUF) à La Croix St-Ouen

Les camps d'éclaireurs

Ce camp était ouvert aux éclaireurs de la France Dévastée, jeunes garçons, scouts ou non, et se proposait de les initier au scoutisme. En voici le programme quotidien :

  • 7h00 : Réveil, exercices physiques, toilette, temps libre.
  • 8h00 : Salut aux Couleurs, petit déjeuner, ordre au camp et dans chaque tente.
  • 9h00 : Instruction.
  • 12h00 : Inspection des tentes (ce sont des grandes tentes très lourdes pré installées avant le camp et certainement pas par les garçons).
  • 12h30 : Déjeuner (réfectoire).
  • 13h30 : Repos. Lecture, correspondance.
  • 14h30 : Jeux, promenade ou instruction.
  • 16h30 : Natation dans l'Oise et goûter.
  • 19h00 : Dîner.
  • 20h30 : Feu de camp et divertissements.
  • 22h00 : Coucher.

Bien des visiteurs sont séduits par le dynamisme de professionnels de l'éducation comme Lorne W. Barclay, le canadien Frank Irwin ou le Dr François d'Elisçu, leurs méthodes, les activités et jeux qu'ils proposent interpellent par leur succès auprès des jeunes. Mais d'autres sont choqués de voir les éclaireurs faire le rassemblement autour du drapeau américain.

Lors de sa visite à la Croix Saint Ouen (Oise) en 1921, BP remit le Loup d'argent à l'abbé Jacques Sevin, qui devint la même année "Deputy Camp Chief", c'est à dire accrédité par BP pour diriger des camps de formation de chefs. Emile Guillen des EDF devint lui aussi Deputy Camp Chief, également en 1921, et Cappy devint officiellement opérationnel comme Chamarande.

Le camp école

Mais surtout, un premier camp regroupe du 30 juillet au 6 août 1920 au Francport des grands chefs des trois mouvements pour mieux faire connaissance et préparer ensemble les trois camps de formation qui suivent : du 8 au 18 août pour les Éclaireurs unionistes de France, du 20 au 30 août pour les Éclaireurs de France, et du 1er au 10 septembre pour les Scouts de France. Si les cadres eurent une session commune,les jeunes des trois mouvements ne se rencontrèrent pas. Le camp fait apparaître l'importance de la formation des chefs scouts dans le développement du mouvement scout en France ainsi que la nécessité d'un minimum de coordination.


À un journaliste de La Croix le chanoine Cornette déclare le 29 décembre 1935 :

« Le cher chanoine Cornette de me conter comment lui-même, jadis, au lendemain de la guerre, eut, pendant un séjour au camp-école franco-américain adossé, à la forêt de Compiègne, sur les bords de l'Oise, la révélation des prodigieux enrichissements qu'on peut tirer au point de vue intellectuel de la pédagogie scoute et comment en une journée, il en apprit plus sur l'hydrographie et sur la sylviculture qu'en de longues années scolaires.  »

De cette rencontre se noue une entente durable entre les EDF et les EUF qui s'organisent ensemble pour créer un centre de formation à Cappy. Le Père Sevin et les SDF, plus indépendants, prendront la route de Chamarande. En 1933, les EIF auront leur propre centre de formation à La Chapelle en Serval (Oise).

Les scouts catholiques

À l'été 1921, le projet de fédération des scouts catholiques a abouti et les Entraîneurs en acceptent toutes les nouvelles normes. En septembre, certains Entraîneurs se joignent à quelques vaillants compagnons de Saint Michel et à quelques Intrépides pour participer au camp-école de Francport, où campent deux cents garçons des régions dévastées par la guerre pour être initiés au scoutisme. Le vicaire de Compiègne y tient lieu d'aumônier. Sous la direction des chefs du scoutisme américain (Lorne W. Barclay, Frank Irwin), les entraîneurs apprennent beaucoup dans l'art de camper et la connaissance de la nature tandis qu'une culture commune se crée pour les chefs.

Le tipi d'émeraude

L'insigne du camp de la Croix Saint-Ouen était représenté par un wigwam ou tipi en feutrine verte portant un croissant de lune brodé (blanc ou doré correspondant sans doute aux camps des années 1921 et 1922). Cet insigne s’appelait « Teepee d’émeraude ». Il était cousu sur la poche de chemise du côté gauche semble-t-il. Cet insigne était lié à l'indianisme alors très présent dans l'imaginaire scout.

Voir aussi