François Garbit

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François Garbit
François Garbit en méhariste (Musée de l'ordre de la libération)
François Garbit en méhariste (Musée de l'ordre de la libération)
Résistant, Compagnon de la libération
22 décembre 1910 · 7 décembre 1941

Personnalité scouts de France

Scouts de France.

Personnalité française

France.

Né le 22 décembre 1910 dans une famille de militaires, François Garbit, est CP à la patrouille des Cigognes de la 1re Lyon des Scouts de France, vers 1927. Il devient le confident de son patrouillard, Henri Grouès, futur Abbé Pierre, et son meilleur ami. Celui-ci éditera plus tard ses lettres.

François Garbit sort de Saint Cyr et devient officier méhariste. Il se rallie très vite à la France Libre, fait la campagne d'Erythrée puis celle de Syrie, où il est gravement blessé. Il meurt le 7 décembre 1941.


Il a été fait Compagnon de la Libération.

« Bien sûr qu'il y a sur terre des vilenies... Mais je ne comprends pas comment cela peut te faire trouver la vie mauvaise (...) chacun fait ce qu'il veut de la vie. Les uns la traînent dans la boue. En quoi salissent-ils la nôtre ? Ils nous montrent comment on peut la rendre ignoble. Profitons de la leçon, et faisons-la splendide !

La vie est par elle-même splendide. C'est la plus belle création de Dieu : il l'a donnée à l'homme. On ne peut pas la rendre plus belle qu'elle n'est déjà. Mais on peut l'accomplir si pleinement qu'au jour de la mort on la rende telle qu'on l'a reçue !

Pour la voir si belle, c'est-à-dire telle qu'elle est, il faut être pur et avoir de l'idéal. Voilà deux qualités qui ne te manquent pas. Alors, il ne te manque que de la regarder, de l'interroger, de lui chercher un sens.

Tu te rends compte, toi-même, que ce rêve te fait nourrir des sentiments vains, paralyse toute ton activité, arrête tes élans d'idéal...

Mon cher, la vie est faite d'amour. Elle en est pleine. Mais il ne faut pas croire que la vie tient dans un amour. C'est la rapetisser. La vie englobe tous nos amours (amitié, amour filial, paternel, amour des époux, amour de sa carrière, etc.) mais elle les dépasse infiniment. Un seul amour ne peut la remplir tout entière. Ou plutôt si... L'amour de Dieu doit pouvoir remplir toute une vie. Mais aucun de nos amours terrestres, si élevés soient-ils, ne pourra la remplir. Elle est trop grande !

Regarde. Ceux qui ramènent la vie à l'amour d'une femme sont des insensés. Ceux qui la ramènent à l'amour de leurs aises sont des égoïstes. Tous les grands vices ne font que ramener la vie à leur mesure, la rapetissent à leurs dépens.

... la vie qui est bien plus vaste que tous les rêves que l'on peut faire !

... À notre âge, nous cherchons le sens de la vie ; nous cherchons ce qu'est notre vie. Et cela, c'est l'avenir. Quant au présent, eh bien, c'est le travail, le scoutisme, c'est tout le bien que l'on peut faire à sa famille, à ses camarades, à ses scouts.

La vie, c'est la gaieté que nous faisons rayonner autour de nous. C'est la lutte perpétuelle contre nous-mêmes. La vie à quinze ans, c'est le grand combat de la pureté (où nous sommes si souvent vaincus, mais on se relève). La vie, mais nous sommes en train de la préparer. De cette préparation, elle dépend tout entière...

La vie, nous la faisons maintenant. Plus tard, nous la vivrons chacun à notre manière, et d'autant mieux que nous l'aurons mieux préparée.

Tu me parles quelque part d'années vides... Le mot m'a fait sursauter. Vides, les années de quinze à vingt-cinq ans ? Mais non, remplies, débordantes de toute la vie qui monte en nous et qui veut s'épancher de toute part, qui monte en nous comme la sève au printemps qui ne portera les fruits que l'été. La tâche est sublime si on la comprend.

Quelle belle chose de penser que nous préparons notre vie inconsciemment, tout doucement. Comme le plus simple geste prend une signification grandiose !... »

extraits d'une lettre de François Garbit à Henri Groués, février 1928, Je voulais être marin, missionnaire ou brigand et L'abbé Pierre l'insurgé de Dieu

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